Le débat sur la réforme des retraites promet d'être tendu. Si Xavier Darcos a prévenu qu'il faudra travailler plus, les syndicats refusent tout report de l'âge de la retraite après 60 ans. Cette décision, purement politique, pénaliserait surtout les salariés qui ont commencé à travailler jeunes ainsi que les femmes, explique Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT.
Nous nous opposerons au report de l'âge de la retraite après 60 ans ! (Capital.fr)
Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT insiste, dans son édito paru dans Syndicalisme Hebdo, sur la nécessité de garantir un système de retraite par répartition solidaire pour les jeunes générations.
Au cours de son intervention télévisée du 25 janvier, le président de la République a d’abord annoncé des décisions sur les retraites avant la fin de l’année, puis évoqué l’échéance du « courant de l’été ». Il sera, espérons-le, plus précis sur le calendrier de la réforme au cours du Sommet social du 15 février. La méthode comme le calendrier de cette réforme sont importants. Ils détermineront forcément l’ampleur et la qualité des mesures envisagées ainsi que l’attitude de la CFDT.
Que les choses soient claires, la CFDT n’acceptera pas une réforme des retraites brutale aboutissant à sanctionner les salariés les plus modestes, ceux qui ont commencé à travailler tôt, ou à modifier les règles de calcul pour baisser arithmétiquement les pensions, notamment celles des fonctionnaires.
Nos systèmes de retraite sont mal en point, c’est vrai. Ils sont aujourd’hui malades du chômage, des parcours chaotiques des salariés, qui affectent particulièrement les femmes, des taux d’emploi insuffisants chez les jeunes comme chez les plus âgés. Ils sont aussi affectés structurellement par les déséquilibres démographiques que tout le monde connaît : l’allongement de l’espérance de vie, qui est une bonne nouvelle, et l’arrivée à la retraite des “ papys-boomers ” qui est une évidence.
Le rapport du Conseil d’orientation des retraites présenté cette semaine décrypte les forces et faiblesses des différents systèmes de retraite par répartition possibles. Un autre rapport est prévu en avril afin d’actualiser et préciser l’état et les besoins de financement de nos caisses et régimes de retraite.
Il est certain que la question des retraites sera largement débattue avec les militants CFDT dans les sections locales, départementales, régionales puis au congrès Confédéral de Tours en juin prochain.